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Reportage: Norman Dewis – Jaguar – "Après moi, ils ont interdit les records de vitesse sur la autoroute"

Norman Dewis était LE pilote d'essai de Jaguar. C-Type, D-Type, E-Type, XK120… c'est un peu grâce à lui si elles sont devenues des sportives de légende. A 94 ans aujourd'hui il se souvient comme si c'était hier de chaque détail.

Comme cette fois où il devint l'homme le plus rapide du monde, sur une autoroute du côté de Bruges, en Belgique. Nous avons eu la chance de rencontrer Norman Dewis à l'occasion de l'Antwerp Classic Salon, qui était cette année placé sous le signe de Jaguar.

"Après la Seconde Guerre Mondiale, je travaillais comme pilote d'essai chez Lea Francis. C'est à cette époque que j'ai été contacté par Jaguar. Au départ, je n'avais pas été intéressé parce qu'ils payaient des clopinettes. "Combien voulez-vous", m'a demandé Bill Haynes. "Deux Pounds par semaine", ai-je répondu, en pensant au fond que c'était beaucoup trop. "OK" m'a répondu Haynes, "mais les autres membres de l'équipe ne doivent pas savoir que je vous paie autant"."

XK120

C'est donc ainsi qu'en 1952, Norman Dewis atterrit chez Jaguar à Coventry. La même année, il tenta pour la première fois de battre un record du monde de vitesse dans les environs de Bruges, sur une autoroute en cours de construction. "A l'époque, la vitesse était un argument de vente incontournable. La XK120 était alors la première voiture disponible pour le public capable d'atteindre les 120 Miles à l'heure (193 km/h). A l'époque, de mes premiers contacts téléphoniques avec Jaguar, jamais on n'avait évoqué des tentatives de records. Mais j'étais de toute façon moi-même très motivé, j'avais une envie folle de faire mieux que les Allemands et les Italiens. D'ailleurs le jour de ma première tentative, il pleuvait comme vache qui pisse! Il aurait été plus raisonnable de ne pas rouler. Mais bon, j'ai roulé et j'ai quand-même tiré 148 Miles (238 km/h) de la voiture…"

Pegaso plus rapide

"En 1953, les espagnols de Pegaso ont porté le record à 155 Miles (249 km/h). Moi je n'étais même pas au courant, jusqu'à ce que William Lyons me dise un jour:" Ah, Davis! Alors? Je vois que vous n'êtes plus détenteur du record?". "Ah bon? Et à combien est-il maintenant?", ai-je répondu. "155 Miles?" "Ah oui, beau record". Pour moi, c'était joué. Nous n'avions que la XK120 et elle était incapable de faire mieux. Mais Lyons ne voyait pas les choses comme cela".

"Le lendemain, Bill Haynes était dans mon bureau. "Norman, le vieux Lyons t'a parlé de l'autoroute belge, hier, non? Je lui ai tout de suite répondu que s'ils avaient l'intention de battre à nouveau le record avec la XK120, ils devaient se chercher un autre pilote. Mais Hayes avait tout autre chose en tête."

Peu de temps après, je me suis retrouvé autour d'une table avec quelques spécialistes. Leur première suggestion avait été de boucher le moindre trou de la voiture pour améliorer l'écoulement d'air le long de la carrosserie. Puis ils ont eu l'idée d'un cockpit fermé, avec une bulle en plastique Perspex vissé par-dessus ma tête. On a aussi parlé de supprimer l'un des phares pour permettre d'envoyer plus d'air froid au moteur, ce qui permettrait selon les ingénieurs de gagner 2 Miles à l'heure. Puis ils ont pensé à gonfler les pneus autant que possible pour minimiser la surface de contact. Et quand j'ai fait remarquer que cette idée ne m'emballait pas, la réponse que j'ai eue a été: "Mais pourquoi? Tu ne dois conduire qu'en ligne droite, non?"

"Il va exploser"

Le 20 octobre 1953, Dewis emmena à Bruges une XK120 modifiée. "Fais en sorte de garder le moteur sous 5.800 tours", m'avait on dit en haut lieu. Mais dès ma première tentative de mile chronométré, j'étais déjà à 5.800 dès le début et le moteur grimpait encore et encore. Et moi je me disais que si le moteur explosait, c'était fini pour moi. Mais les températures d'huile et d'eau restaient bonnes alors je n'ai pas levé le pied. A 6.200 tours, je me disais: "là, le moteur va exploser d'un moment à l'autre". Et c'est avec ça en tête que j'ai conduit pour le record de vitesse en kilomètre, puis pour celui en miles. Puis je devais ralentir en douceur, faire demi-tour et recommencer. La seconde fois, j'ai poussé jusqu'à 6.300 tours et je suis resté comme ça jusqu'au moment de passer devant les chronométreurs et les journalistes."

"Le silence était absolu. Lofty England, le Team Manager, vint vers moi avec un sourire grand comme ça. "Et bien Norman, que s'est-il passé? Tu as été plus lent qu'à ta première tentative!". J'en suis resté bouche bée. "Mais comment. Le moteur a grimpé jusqu'à 6.300 tours!" On m'a fait mariner comme ça un bon moment puis Lofty a enfin lâché: "Norman, tu n'as pas battu le record du monde, tu l'as pulvérisé, même moi je n'y ai pas cru: 172,4 Miles (277 km/h)." Et alors le public a explosé de joie"

"Le public était d'ailleurs en général sur les bords de la route. Moi, sous ma bulle aérodynamique, je ne voyais pas grand-chose quand je conduisais au milieu de cette foule. Mais les contrôleurs et les policiers, eux voyaient bien et se disaient: "Si quelque chose va de travers, il va y avoir des morts". Et voilà comment il a été mis un terme aux records de vitesse de Jabbeke. Mais heureusement, ils ne m'ont jamais retiré le mien."

Prêt pour la prochaine étape

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